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Michele

J’ai trente ans, je m’appelle Michele et je vis déjà depuis quelque temps en Communauté. J’ai grandi dans une famille “normale” dans laquelle mes parents ont essayé de me transmettre de bonnes valeurs pour ma vie.
Malheureusement en grandissant j’ai commencé à suivre des exemples faux. J’étais timide et plein de peurs, mais je ne voulais pas le faire voir et ainsi j’ai commencé à chercher de l’amitié parmi les garçons qui transgressaient le plus et qui semblaient plus “libres”. Petit à petit j’ai commencé à changer de personnalité et à mettre les masques du garçon dur qui n’a peur de rien. A l’intérieur de moi cependant je sentais grandir un grand vide: j’étais toujours plus triste et seul. Les premières drogues “légères” sont arrivées rapidement; je voulais faire quelque chose de transgressif, à contre-courant, en espérant que cela pourrait d’une certaine façon améliorer mon état d’âme et assainir ou au moins enfouir mes souffrances. Mais rien ne changeait, au contraire ma tristesse augmentait toujours plus et ainsi je suis arrivé aux drogues “dures”. Je pensais être fort et réussir à les contrôler; je vivais dans l’illusion que j’étais différent des autres, que j’étais plus malin, et je ne m’apercevais pas que j’étais en train de devenir toujours plus esclave et dépendant de la drogue. Quand ma famille m’a proposé d’entrer en Communauté tout de suite, j’ai refusé, parce que je pensais ne pas en avoir besoin mais ensuite sous leur pression j’ai cédé. Le début n’a pas été facile: j’avais beaucoup de colère envers ma famille et envers tout le monde, mais je me rappelle que chaque matin, après avoir prié le chapelet à la chapelle, quelque chose en moi commençait à renaître. Je voyais les garçons autour de moi contents et souriants, capables de travailler durement durant la journée et, malgré la fatigue, de trouver du temps pour aller à la chapelle durant la nuit pour s’agenouiller devant le Saint Sacrement. J’ai compris que c’était précisément là que se trouvait la source de leur force.
L’amitié vraie que je commençais à vivre avec les frères, surtout avec le garçon qui avait pris soin de moi, mon “ange gardien”, fut le coup de pouce qui a servi pour me débarrasser du masque du garçon dur. Dans les moments de partage j’ai appris à m’ouvrir et à partager quels sont mes vrais sentiments, et à travers le Sacrement de la Confession, j’ai réussi à me libérer des nombreux poids que je portais en moi depuis trop d’années: je me suis senti pardonné et libre de recommencer une nouvelle vie. Je commençais finalement à être bien non parce que brouillé par la drogue, mais parce que vrai avec moi-même et avec les autres. “Je veux être ainsi” me suis-je dit, et ainsi j’ai commencé à m’approcher de Dieu.
Chaque jour je sens l’amour et le pardon de Dieu à travers les personnes que je côtoie, en apprenant à remercier pour chaque petite chose que la Providence me fait trouver sur mon chemin.
Je veux remercier Dieu pour la vie nouvelle qu’Il m’a redonnée et la Communauté parce qu’elle a eu confiance en nous, en nous donnant la possibilité de recommencer une vie nouvelle et propre.

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